Le Bloc Québécois veut étendre la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale

Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec, 25 novembre 2020 – Alors que la Chambre des communes est saisie d’un important débat sur le déclin de la langue française au Québec, le Bloc Québécois a déposé un projet de loi pour assujettir à la loi 101 les entreprises de compétence fédérale.

« C’est la première fois que tous les partis à la Chambre des communes reconnaissent le déclin du français au Québec. Maintenant, il faut passer aux actes. Après des décennies durant lesquelles Ottawa a malmené le français en appuyant le démantèlement de la loi 101 au Québec et en favorisant l’anglicisation, nous leur demandons de voter en faveur de l’application de la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale » ont déclaré Sylvie Bérubé, députée d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou et Sébastien Lemire, député d’Abitibi-Témiscamingue.

Le projet de loi vise à modifier le Code canadien du travail, la Loi sur les langues officielles et la Loi canadienne sur les sociétés par actions de manière à assujettir les entreprises fédérales au Québec à la Charte de la langue française. Il inclut la reconnaissance du français en tant que langue commune et officielle du Québec, en plus d’un engagement à ne pas entraver l’application de la loi 101 au Québec.

Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, et le chef du Nouveau parti démocratique, Jagmeet Singh, s’étaient déjà engagés en faveur de la loi 101 pour les entreprises de compétence fédérale. Mercredi dernier, le premier ministre Justin Trudeau a ouvert la porte à joindre ce consensus en déclarant que « nous appuyons la loi 101 dans ce qu’elle fait pour le Québec » en réponse à une
question d’Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois.

« Ce rare consensus à la Chambre des communes sur la loi 101 doit mener à des résultats concrets. Il n’est pas normal qu’il subsiste deux classes de travailleurs et de travailleuses au Québec et que le droit de travailler en français chez nous ne soit pas garanti pour tous », a fait valoir Sébastien Lemire.

Pour sa part, Sylvie Bérubé a comparé le projet de loi à un test pour les partis fédéraux. « Au Québec, la langue commune est le français et c’est de faire du français, la langue officielle du Québec. On protège notre langue depuis quatre cents ans! Il faut s’assurer de sa pérennité puisque la réalité actuelle est le déclin de la langue française au Québec. Protégeons notre langue qui
s’accorde avec la reconnaissance de la nation québécoise. Le sérieux de leur démarche sera jugé en fonction de leurs actions en appui à nos propositions pour soutenir notre langue », a conclu Mme Bérubé.
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Source :
Marie-France Beaudry Julie Ouellet
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